mercredi 24 février 2021

La mort est mon métier - Robert Merle

4ème de couverture


"Le Reichsführer Himmler bougea la tête, et le bas de son visage s'éclaira..

-Le Führer, dit-il d'une voix nette, a ordonné la solution définitive du problème juif en Europe.
Il fit une pause et ajouta

-Vous avez été choisi pour exécuter cette tâche.
Je le regardai. Il dit sèchement :

-Vous avez l'air effaré. Pourtant, l'idée d'en finir avec les Juifs n'est pas neuve.

-Nein, Herr Reichsführer. Je suis seulement étonné que ce soit moi qu'on ait choisi...

 


Résumé



La mort est mon métier est un roman biographique et fictionnel sur la vie de Rudolph Hoess, dirigeant du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz. En effet, Robert Merle a construit son roman en deux parties : la première, plutôt fictionnelle, retraçant l’enfance de Rudolf, a été imaginée par Robert à l’aide des récits de Gustave Gilbert, psychologue de Rudolf Hoess. La deuxième, quant à elle plutôt biographique, retrace la mise en place progressive de l’Usine de Mort d’Auschwitz. Cette seconde partie est basée sur des documents du procès de Nuremberg.

Ce roman retrace la vie de Rudolf Hoess, Rudolf Lang dans le roman, du début à la fin de sa vie. Narrateur, il nous raconte son enfance. Élevé dans les règles et le devoir, Rudolf développe un sens de l’exécution des ordres et de la discipline dès son plus jeune âge.

En grandissant, sa personnalité n’évolue pas, Rudolf ne conçoit pas juste de désobéir à un ordre. Son sens de la hiérarchie et son plaisir des tâches bien accomplies en font le candidat idéal pour devenir commandant du camp d’Auschwitz et mettre en place « la solution finale », visant à l’extermination des Juifs partout en Europe. Tout cela, Rudolf ne le fit non par méchanceté, mais par soumission aux ordres et à la hiérarchie.


Comment Rudolf a-t-il pu commettre ces actes ignobles poussé par une incroyable soumission aux ordres ?

 


Mon avis :


J’ai adoré ce roman, il met une claque : entre l’incompréhension que j’ai ressentie en lisant ce livre, la brutalité et la froideur du personnage principal, l’immersion est totale. L’auteur ne nous cache rien : les cadavres, les chambres gaz, les fours crématoires, la mort… Tout y passe et c’est d’un tel réalisme, mais d’une telle brutalité, que vous ne sortirez pas de ce livre inchangé. Malgré quelques passages perturbants, gênants et durs à la lecture, je n’ai pas eu de mal à finir ce livre rapidement et je n’ai jamais perdu le fil de l’histoire.

Ce livre n'excuse en rien le comportement horrible de Rudolf, mais il nous permet de nous mettre à sa place, presque de le "comprendre". En effet, il est plus qu’inhabituel de se trouver du côté des "méchants". Il nous permet de comprendre comment le gouvernement nazi embrigadait ses jeunes, pour en faire plus tard de parfait nazi sans éthique morale. Robert Merle nous prouve, grâce à ce roman, que l'Histoire n'est pas toute à fait noire, ni tout à fait blanche... 

Ce livre est pour moi un incontournable des romans historiques de la 2nd guerre mondiale, je recommande vivement !

 

Ma note :

⭐⭐⭐⭐

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